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Echapper au piège de la déflation

Perspective. Aujourd'hui, l'argent n'a jamais été aussi bon marché et, pourtant, aucune trace de réchauffement à l'horizon. Inexorablement, le prix d'un shampoing, d'une télévision, d'une machine-outil ou d'une coupe de cheveux stagne : moins d'acheteurs, moins d'appétit. Est-ce la faute à la crise, au chômage, à la technologie, à la psychologie ? Les économistes se confondent en explications savantes, mais aucun ne connaît la recette pour faire repartir la machine.

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Publié le 02 juin 2014 à 11h26, modifié le 02 juin 2014 à 11h26

Temps de Lecture 2 min.

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La crise économique crée un tel choc sur la consommation que les commerçants et les industriels amassent des stocks d'invendus qu'ils bradent. Et comme les acheteurs se font rares, le vendeur perd de l'argent, licencie. Les chômeurs ne consomment plus, les entreprises ne paient plus d'impôt, les Etats ne perçoivent plus de recettes et enchaînent les plans d'austérité pour réduire les déficits.

C'est finalement Ilias Antoniou qui parle le mieux de la déflation, ce nouveau « mal du siècle ». « Ça me fait une belle jambe, moi, que les portables ou les chaussures soient moins chers ! J'ai fait depuis longtemps l'impasse sur ce type d'achat », confie-t-il à notre correspondante à Athènes. Et pour cause, son salaire de fonctionnaire grec a été réduit de 25 %, et il sera licencié dans huit mois. On appelle cela une spirale.

La crise économique crée un tel choc sur la consommation que les commerçants et les industriels amassent des stocks d'invendus qu'ils bradent pour les écouler. Et comme les acheteurs se font rares, le vendeur perd de l'argent, licencie. Les chômeurs ne consomment plus, les entreprises ne paient plus d'impôt, les Etats ne perçoivent plus de recettes et enchaînent les plans d'austérité pour réduire les déficits. Le piège se referme.

C'est cette sombre perspective qui hante les réunions de la Banque centrale européenne. Bâtie à la fin du XXe siècle pour combattre l'hydre de l'inflation, cette dévoreuse de l'épargne des ménages et des investisseurs, l'institution doit revoir sa doctrine. L'inflation mange l'argent et se combat par la rigueur. Des années durant, l'institution de Francfort a surveillé la hausse des prix, relevant les taux d'intérêt, pour rendre l'argent plus cher à emprunter et éviter ainsi la surchauffe.

PURGE OU COUP DE POUCE ?

Mais cette belle logique est cassée. Aujourd'hui, l'argent n'a jamais été aussi bon marché et, pourtant, aucune trace de réchauffement à l'horizon. Inexorablement, le prix d'un shampoing, d'une télévision, d'une machine-outil ou d'une coupe de cheveux stagne : moins d'acheteurs, moins d'appétit.

Est-ce la faute à la crise, au chômage, à la technologie, à la psychologie ? Les économistes se confondent en explications savantes, mais aucun ne connaît la recette pour faire repartir la machine. Pas évident quand on observe que le dernier grand épisode de ce genre, au Japon, dure depuis presque vingt ans et que l'avant-dernier, né de la crise de 1929, n'a été vraiment résolu que par le tragique coup de balai de la seconde guerre mondiale.

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