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Crise ukrainienne : Kiev tourne le dos à l’Union européenne

Pressé par Moscou, Kiev a décidé de ne pas signer l’accord d’association proposé par Bruxelles.

Par  (Istanbul, correspondante) et  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 22 novembre 2013 à 10h55, modifié le 03 février 2022 à 12h51

Temps de Lecture 4 min.

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 Le refus de Kiev n'a pas vraiment surpris, à Bruxelles, où certains gardaient toutefois l'espoir de convaincre le président ukrainien Viktor Ianoukovitch.

A une semaine du sommet de Vilnius, l'Ukraine, pays de 46 millions d'habitants tiraillé entre l'Union européenne (UE) et la Russie, a fait son choix. Jeudi 21 novembre, le gouvernement a suspendu les négociations en vue de la signature de l'accord d'association avec l'UE.

Le décret de suspension, signé par le premier ministre, Mykola Azarov, justifie le renoncement de l'Ukraine par la nécessité « d'assurer la sécurité nationale, de relancer les relations économiques avec la Russie et de préparer le marché intérieur à des relations d'égal à égal avec l'UE ». La veille, M. Azarov était revenu enchanté d'un sommet des premiers ministres de la Communauté des Etats indépendants (CEI, soit l'ex-URSS moins les pays baltes et la Géorgie), qu'il a décrit comme « une rencontre très réussie ».

Le décret est tombé quelques heures après le refus du Parlement de faciliter le transfert à l'étranger, pour raisons médicales, de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, dont Bruxelles avait fait un préalable. Engluée dans les difficultés, l'Ukraine est allée au plus offrant. Le pays est engagé dans un périlleux exercice d'équilibre. La dette à court terme représente environ 150 % des réserves de change et il faudra rembourser 8 milliards de dollars (6 milliards d'euros) au Fonds monétaire international d'ici à la fin de l'année.

UNE VICTOIRE POUR M. POUTINE

De juillet à septembre, le PIB a chuté de 1,5 %, tandis que les échanges avec les Etats de la CEI ont diminué de 25 % ces dix derniers mois. Récemment, Mykola Azarov a chiffré la mise aux standards européens de son pays à 160 milliards de dollars. Or l'accord d'association ne prévoit aucune aide.

En revanche, la Russie s'est montrée empressée ces dernières semaines à voler au secours de Kiev, proposant crédits et tarifs avantageux pour le gaz après avoir, en août, multiplié les contrôles douaniers sur les marchandises ukrainiennes, et promis des mesures de rétorsion en cas de signature avec l'UE.

Le choix européen de l'Ukraine ne pouvait être du goût de Vladimir Poutine, soucieux de ramener les anciennes républiques de l'URSS dans le giron russe. Le but de son 3e mandat est de réaliser l'Union eurasienne, une sorte d'Union soviétique bis. Sans l'Ukraine, perçue par la plupart des Russes comme le berceau de leur Etat, le projet serait bancal.

En premier lieu, une communauté économique, l'Union douanière (Russie, Kazakhstan, Biélorussie) a émergé. L'Ukraine devrait bientôt s'y associer. Le revirement de Kiev est une victoire de taille pour M. Poutine. « Les associations économiques ne sont pas un danger pour la capacité de défense du pays, il y a d'autres menaces », a expliqué jeudi le président russe. « Nous avons mené des négociations avec l'Organisation mondiale du commerce pendant dix-sept ans, en marchandant sur chaque point, et tout d'un coup, on nous dit que les frontières entre l'UE et l'Ukraine sont ouvertes (…). La Russie doit défendre son économie », a-t-il conclu.

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